mardi 16 novembre 2010

Le renouvellement des sites d'emploi

Abonnement hors de prix, CVthèque bondée, moteurs de recherche inefficaces…les sites de recrutement en ligne ont pris un coup de vieux. Résultat : de nouveaux jobboards fleurissent avec de services innovants et à des tarifs défiants toute concurrence. Tour d’horizon.

Des tests de personnalité gratuits, des offres d’emploi diffusées sans frais et même, une prime à celui qui décroche un job ! Les nouveaux sites de recrutement en ligne se mettent en quatre pour attirer les demandeurs d'emploi et lancent une panoplie de services pour séduire les recruteurs en quête d’outils plus performants.
Test de personnalité à l’inscription

Grande tendance du moment : les questionnaires de personnalité. Boostyourjob, Jobsfit4u ou Mybeautifuljob ont importé ces QCM des Etats-Unis. Êtes-vous plutôt spontané ? Sociable ? Pour s’inscrire sur Boostyourjob, il vous faudra 3 minutes pour vous définir parmi 24 adjectifs entre "presque jamais" et "presque toujours". En retour, vous recevrez gratuitement un rapport de 12 pages sensé dresser les grands lignes de votre caractère. "Ce questionnaire, validé scientifiquement aux Etats-Unis, est utilisé par des grands groupes comme Alstom", promet Martin Hieaux, co-fondateur e Boostyourjob. L’analyse est encore plus fine et plus longue sur Jobsfit4u.fr : comptez plus de 20 minutes et 168 questions.

"Fitscore" entre le poste et le candidat

Pour aider les recruteurs à faire le tri, ces sites ont mis au point des outils ultra-performants leur permettant de noter les candidatures. Personnalité, CV, compétences requises pour le poste, tout est passé au crible. Plus le score se rapproche de 100, plus l’internaute a de chances de décrocher un entretien. "Ce système permet aux entreprises de recruter un candidat en fonction de sa personnalité, et non plus, simplement de son CV", justifie Pascal Pélissier, à l’initiative de Jobsfit4u.

Ce système a le mérite d’éviter le "clonage". "Nous recrutons d’autres profils que des diplômés d’écoles d’ingénieurs et nous diversifions nos compétences en interne", confirme Matthieu Fouquet, le DRH de la SSII OnePoint , converti à ces nouveaux jobboards pour pourvoir ses 150 postes par an. Ces tests totalement gratuits sont surtout un outil très pratique pour les recruteurs. "En disposant de cette grille d’analyse, je peux peaufiner les questions que je vais poser en entretien", explique le chasseur de tête, Frédérick Janssens du cabinet Taylor Made Recrutement.

Des sites "low cost" qui rémunèrent les candidats

En plus d’innover, ces sites cassent les prix avec des tarifs "low cost" autour de 15 euros le CV. D’autres facturent "au résultat", à l’instar d’Adequajob. Le recruteur paye entre 1.000 et 3.000 euros, uniquement si le candidat est embauché. "Avec la crise, les entreprises veulent utiliser leur budget recrutement de façon plus efficace", argumente Franck Azoulay, co-fondateur du site. Un argument qui promet de faire mouche auprès des PME/PMI.

Reste à étoffer le nombre de CV disponibles pour générer un maximum d’embauches et donc du chiffre d’affaires. Et là encore, Adequajob a adopté une formule très anglo-saxonne : chaque demandeur d’emploi recruté empoche une prime comprise entre 100 et 500 euros, en fonction de son niveau de salaire. Plutôt motivant… Chaque jour, le site enregistre d’ailleurs de 200 à 300 nouveaux comptes depuis son lancement en mai dernier.

Les sites classiques revisités

Avec des abonnements à plus de 10.000 euros par an et des annonces à 1.000 euros la diffusion, les "historiques" tels Monster, Apec ou Cadremploi ont pris un sérieux coup de vieux, mais ne restent pas les bras croisés. A chacun sa stratégie. Nouvelle page d’accueil, moteur de recherche intelligent baptisé "6sense"…Monster.fr est passé à l’offensive dès la rentrée. "Souvent candidats et recruteurs n’utilisent pas la même terminologie. La recherche par mot-clé est donc plus intuitive", explique Nazanin Nezam, directrice produit Europe du Sud. Il suffit désormais de saisir le titre de poste pour que toutes les offres contenant un synonyme soit passé au crible.

Et pour contrer la concurrence des "petits nouveaux", le poids lourd du recrutement en ligne adopte aussi le scoring et l’achat au CV. Son alter ego, l’américain Carrièreonline mise sur les CV Vidéo. "Un bon moyen de se différencier est de figurer dans le top 10 des vidéos de la semaine", assure Julien André, son responsable.
De son côté, le spécialiste de l’emploi des cadres, Apec.fr (2 millions de visiteurs uniques, 30.000 CV, 35.000 recruteurs), mise davantage sur le "réseau social" en signant un partenariat avec Viadéo. "Il suffit de consulter une offre pour savoir si dans votre réseau, quelqu’un fait partie de l’entreprise, y a déjà travaillé. De quoi obtenir des informations avant un entretien ou trouver un soutien pour appuyer sa candidature", argue Jean-Pascal Szelerski, le directeur des services web. Plus de 80.000 cadres ont ainsi interconnecté leur profil Apec et Viadéo.

Son autre cheval de bataille : les conseils personnalisés gratuits, via le service Apecnext, qui permet de doper sa recherche, d’améliorer son CV. Son concurrent Cadremploi a également adapté cette stratégie avec notamment CadremploiTV. Et il y a fort à parier que d’autres projets vont encore sortir des cartons pour contrer les petits nouveaux encore en phase de rodage sur un marché ultraconcurrenciel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire