mercredi 8 décembre 2010

Les grands groupes passent au recrutement web 2.0

www.capital.fr le 30/11/2010


Sites de recrutement, pages Facebook et même jeux en ligne… les entreprises rivalisent d’imagination pour dénicher des candidats sur la Toile. Simple et surtout économique

Jouez pour décrocher la lune… et peut-être un poste chez HR Path. En lançant un jeu en ligne sur le site au nom évocateur la-carriere-dont-vous-etes-le-heros.com, l’éditeur de logiciels en ressources humaines a fait d’une pierre de coup : valoriser son image et inciter les candidats à postuler. "En un mois, nous avons reçu plus de 80 candidatures pour 17 postes de consultants en système d’information à pourvoir", se félicite Caroline Charlet, la DRH.


Les grands groupes passent au recrutement web 2.0


Comme HR Path, de plus en plus de sociétés créent leur propre portail de recrutement. "Dispositifs de présence sur les réseaux sociaux, mise en valeur des offres d’emploi sur les moteurs de recherche ou plus classiquement “site carrières” d’entreprise... nous réalisons en moyenne deux missions par mois pour des clients comme Alstom, Areva, L’Oréal, PSA ou Quick", témoigne Thomas Delorme, directeur général de l’agence TMPNEO, spécialiste de la communication employeur. Objectif : rendre ces recruteurs plus visibles, afin d'attirer un vivier de candidats.

Sur sa rubrique Carrières, le site Areva collecte par exemple un CV toutes les deux minutes. "Dans notre base, nous disposons de plus de 420.000 candidats potentiels", calcule Jérôme Eymery, responsable département relation écoles et recrutement chez Areva. Largement de quoi assurer les 10.000 embauches réalisées chaque année dans le monde par le groupe nucléaire français.

Même les petites boîtes s’y mettent. "Terminé l’âge de pierre du CV récolté à la main", se félicite José Felix, DRH du groupe Aldès, qui vient de finaliser sa rubrique Carrières, et récolte déjà 30 à 40 candidatures par jour sur le site. Le tout à moindres frais. Car ces sites disposent d’un avantage de taille : le prix. Comptez 30.000 euros pour un site complet, contre 7.000 à 15.000 euros par salarié embauché pour une mission d’un cabinet de recrutement et plusieurs milliers d’euros pour consulter les CVthèques des jobboards comme Monster ou Cadremploi.

Tri par mots-clés
Revers de la médaille : postuler est devenu tellement simple que les recruteurs croulent sous les candidatures. "Pour gérer cet afflux, les DRH utilisent nos logiciels de tri automatiques", constate Eric Gellé, DG de Stepstone Solutions, dont le groupe affiche une croissance à deux chiffres et a réalisé 50 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2009.

Le candidat doit, lui, penser "mots clés" : prévoir un titre dans le CV, détailler ses missions. Car ces filtres ne sont rien d’autres que des moteurs de recherche. Quand elle a postulé sur le site d’Areva, Emmanuelle Peter, désormais chef de projet Solar R&D, a pris soin de bien renseigner trois mots-clés : "R&D, solaire, gestion de projet".

Recrutement via réseau social

Pour attirer les jeunes talents, les recruteurs misent de plus en plus sur les réseaux sociaux, comme Facebook et Viadéo ou la plate-forme de micro-blogging Twitter. Selon une enquête réalisée début 2010 par Novamètrie et DigitalJobs, seuls 2% des DRH utilisent actuellement les réseaux sociaux pour recruter, contre 7 % aux Etats-Unis. Et ils seront au moins 10% d’ici deux ans. "Les réseaux sociaux nous permettent de toucher des gens en poste, qui ne postuleraient pas forcément chez nous", assure Matthieu Fouquet, DRH de la SSII OnePoint, qui chasse régulièrement sur Viadéo.

D’ailleurs, ce nouveau mode de recrutement s’impose déjà dans la plupart des sociétés du CAC40, qui montent leur page fan. Déjà plus de 1.000 fans au compteur sur PSAmyexperience, dont l’objectif est de renforcer les équipes commerciales du groupe automobile. Même stratégie pour la Société Générale, qui diffuse ses actualités RH auprès de plus de 1.000 followers sur son Twitter @CareersSocgen.

Pour les mastodontes du web, ces habitudes sont déjà bien ancrées. "Nous recrutons 20% de nos candidats via Internet", assure Romain Toffolon, responsable du recrutement chez Yahoo!France. Un tweet de 140 signes a suffi à Vanessa Orzechowski-Castelli, reponsable communication, pour décrocher un entretien avec le directeur de la com’. "Je l'ai invité sur mon Facebook. Nous avions plus d'une centaine d'amis en commun, ce qui prouve que nous faisions parti du même écosystème. Il m’a donné son portable pour prendre rendez-vous", explique-t-elle tout naturellement. Cela se passe comme ça à l’heure du recrutement web 2.0…

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