jeudi 17 mars 2011

LinkedIn contre Viadeo : fonctions similaires, stratégies différentes


Par Thierry Lévy-Abégnoli ZDNet France  14 mars 2011
Analyse - Les deux principaux réseaux sociaux professionnels, Viadeo et Linkedin, sont fonctionnellement proches. En revanche, ils se différencient par leurs positionnements sectoriels et géographiques, leurs usages et leur ouverture.

  1 - Des fonctionnalités très proches
« Linkedin et Viadeo sont les réseaux les plus aboutis au monde, avec peut-être l'allemand Xing. Ces plates-formes sont fonctionnellement assez proches », estime Jean-Pascal Szelerski, directeur de l'Apec.fr. De fait, la liste des fonctionnalités communes est longue : gestion d'un réseau de contacts, groupes de discussion, petites annonces, questions posées au réseau ou encore, annonce d'événements. Viadeo se distingue sur des détails, notamment une rubrique formation très étoffée Tandis que Linkedin intègre un système de recommandation des membres.
Sur le modèle de Facebook, les deux réseaux supportent en outre des applications tierces triées sur le volet - moins de dix sur Viadeo, une vingtaine sur Linkedin. Elles permettent, par exemple, de connecter son profil à son blog, de partager des présentations, de créer un sondage ou encore de publier ses Tweets. Les deux réseaux proposent en outre un service destiné aux recruteurs qui leur permet de rechercher des profils, de diffuser des offres vers des profils spécifiques, ou encore de créer et animer des groupes sponsorisés.
  2 - Un positionnement subtilement différent
« Linkedin est plus orienté top management et technologies de l'information et touche en corolaire moins de secteurs », note Jean-Pascal Szelerski. A l'inverse, Viadeo se montre moins spécialisé, sans pour autant être absent de l'IT.  Dans un autre registre, Linkedin aurait un focus plus marqué sur la recherche de poste alors que Viadeo permettrait d'abord de développer son réseau et, après seulement, de gérer sa carrière. « C'est le constat que nous avons fait, sans que cela soit lié aux fonctionnalités », affirme Olivier Fecherolle, directeur général de Viadeo.
  3 - Une présence géographique différente
Viadeo compte 35 millions de membres dans le monde, tandis que Linkedin en revendique 90 millions. Mais ces chiffres cachent de grandes disparités géographiques. D'origine française, Viadeo est clairement leader dans l'Hexagone. Mais ayant grossi par multiples rachats, il affiche des stratégies différentes selon le pays et joue particulièrement la carte des pays émergents.
« Nos membres situés aux États-Unis sont surtout des expatriés mais nous sommes très présents en Chine, Inde et Europe », précise Olivier Fecherolle. A l'inverse, 80 % des membres de Linkedin sont anglo-saxons, dont 50 millions d'Américains. « Ce réseau se veut plus international, ce qui se traduit par une plate-forme strictement identique dans tous les pays », constate Jean-Pascal Szelerski. Tellement identique que certaines rubriques sont exclusivement en anglais.
  4 - Des modèles économiques identiques
Les deux réseaux se rejoignent en revanche sur le plan des sources de revenus : publicité, services payants destinés aux recruteurs, abonnements payants donnant droit à des fonctionnalités supplémentaires comme la possibilité d'envoyer des messages à tous les membres du réseau ou de visualiser la liste des membres ayant visité son profil.
  5 - Linkedin plus ouvert que Viadeo
Linkedin a ouvert sa plate-forme en publiant des APIs qui permettent à des services tiers d'accéder aux informations qu'elle héberge. Par exemple, Jobs Patners a intégré fin 2010 dans sa solution de portail de recrutement ActiveRecruiter, la possibilité pour un candidat de transférer les informations de son profil Linkedin dans le formulaire d'un portail de recrutement. En retour, le recruteur peut, lorsqu'il examine le contenu du formulaire, aller chercher d'autres informations sur le profil Linkedin du candidat.
« Seul Linkedin proposait jusqu'à présent des APIs mais nous réaliserons une intégration comparable avec Viadeo », précise Jérôme Jaunasse, vice-président des opérations Europe du Sud chez Jobs Partners. Car Viadeo rattrape son retard. « Nous ouvrons actuellement notre plate-forme via des APIs dont certaines seront publiques et d'autres seront dédiées à des modèles économiques spécifiques », précise Olivier Fecherolle.
  6 - Viadeo marque des points avec l'Apec
Si Viadeo est en retard en matière d'ouverture, il a tissé un lien particulier avec l'Apec en signant début 2010 un accord visant à interconnecter les profils de son réseau social avec ceux de l'Apec.fr. Cette alliance a mis fin à une interconnexion similaire avec Linkedin opérée en 2008. « Entre 2008 et 2010, seulement 70 000 cadres avaient connecté leurs comptes Apec et Linkedin. Après seulement 12 mois, 140 000 comptes Apec et Viadeo sont reconciliés », explique Jean-Pascal Szelerski.
Cette connexion offre de multiples avantages. Par exemple, lorsqu'un membre identifie une offre Apec, il peut afficher ses contacts Viadeo présents dans l'entreprise ayant publié cette offre.

vendredi 4 mars 2011

Vivastreet et les offres d'emploi

vendredi 04 mars 2011
 
« Nous sommes l’inverse de Monster », Yannick Pons, fondateur de Vivastreet
« Nous sommes l’inverse de Monster », Yannick Pons, fondateur de VivastreetCréé il y a seulement cinq ans, Vivastreet est aujourd’hui présent dans 15 pays et reçoit plus de 50 millions de visiteurs chaque mois, dont 18 millions en France. C’est le quatrième site de petites annonces dans le monde et le numéro trois en France, en termes de trafic, derrière Le bon coin et E Bay. Interviews croisées de Yannick Pons, fondateur de Vivastreet, et Cédric Brochier, responsable France.

Vivastreet site héberge de plus en plus d’offres d’emploi. Est-ce un véritable axe de développement aujourd’hui ?


Si la catégorie Emploi était présente depuis le début sur le site, elle a fortement cru en 2010, notamment grâce au secteur de l’aide à la personne, qui a toujours été une des deux catégories phares du site. C’est la forte croissance du trafic dans cette section qui nous a effectivement poussé à porter une attention particulière à l’emploi.

En France, nous sommes passés de 12 000 à 25 000 annonces. Nous avons donc doublé le nombre d’offres en un an, sans compter les annonces d’aide à la personne qui sont classées dans une catégorie à part entière - environ 20 000 - et les annonces pour les cours particuliers – plus ou moins 30 000 - ce qui fait donc 75 000 annonces. Notre objectif est d’atteindre les 100 000 offres fin 2011.

Comment vous positionnez-vous par rapport aux jobboards ?

Nous sommes l’inverse de Monster. Sur Vivastreet, vous trouverez des offres d’emplois de secrétaires, d’ouvriers, des métiers de la restauration ou du BTP, mais pas d’offres de directeurs financiers ou d’ingénieurs. Nous ne sommes donc pas en concurrence car nous ne ciblons pas les cadres.

Notre modèle est simple : des annonces gratuites déposées une par une, essentiellement par des PME. Les entreprises peuvent aussi acheter des liens sponsorisés pour être plus visibles sur la page. Il existe également un système d’annonces Premium, qui va de 10 euros pour 5 jours à 30 euros pour 30 jours, où les entreprises payent pour que leur annonce reste toujours en haut de page et ne descende pas au fur et à mesure que d’autres offres sont déposées.

Nous serons toujours vigilant à laisser une place importante aux annonces déposées une à une par les particuliers car c’est notre valeur ajoutée que d’avoir un contenu unique. Elles resteront prioritaires et différenciées des annonces entreprises.


Quel modèle économique avez-vous adopté ?

Dans la mesure où nous avons déjà un trafic très important, l’objectif n’est pas forcément de monétiser tout de suite la section Emploi, mais plutôt d’acquérir des annonces de qualité. Tout notre contenu est modéré, vous ne trouverez pas par exemple d’annonces de type chaîne pyramidale. Une fois que la qualité des annonces et l’importance du trafic sera acquis pour les recruteurs nous réfléchirons à la suite. 

L’idéal pour nous serait de pouvoir récupérer le flux de Pôle Emploi, car il correspond exactement à notre cible. Nous aimerions aussi travailler avec plus d’entreprises, les plateformes multi diffusion et les agences d’intérim.


Travaillez-vous sur de nouvelles fonctionnalités ?

Nous retravaillons le dépôt d’annonces et le moteur de recherche dans la section Aide à la personne afin de créer une sous-catégorie auxiliaire de vie car le nombre d’offres de ce type est très important. Nous avons également mis en place la section Emploi international depuis un mois. Notre service client et notre service modération avaient en effet remarqué que, par défaut, les employeurs déposaient les offres de l’étranger dans la section France. Le volume étant intéressant nous avons créé une catégorie dédiée. De même, quand nous nous sommes aperçus que beaucoup de candidats déposaient leur CV dans la catégorie Offres d’emploi, nous avons créé une section Dépôt de CV.
Nous accordons une grande importance aux remontées du service client et donc aux suggestions de nos visiteurs. Propos recueillis par Magali Morel

Yannick Pons
fondateur Vivastreet

Cédric Brochier
responsable France

mardi 1 mars 2011

Axes du Plan de lutte pour l'emploi : formation en alternance et chômage de longue durée.

BOBIGNY, Seine-Saint-Denis (Reuters) - Nicolas Sarkozy a présenté mardi un plan de lutte pour l'emploi fondé à la fois sur le renforcement de la formation en alternance et des moyens supplémentaires contre le chômage de longue durée.
Lors d'une réunion de responsables de l'emploi à Bobigny, il a confirmé la mise en place d'un système de bonus-malus pour encourager la première dans les entreprises et une augmentation du nombre d'emplois aidés pour lutter contre le second.
Face à un chômage figé en France autour de 9,5% de la population active, il a rappelé la promesse faite sur  le 10 février : l'Etat consacrera cette année 500 millions d'euros supplémentaires à la politique de l'emploi.

L'Etat financera ainsi 250 millions d'euros de contrats aidés supplémentaires en 2011 - soit 50.000 contrats qui s'ajouteront aux 390.000 déjà programmés pour cette année.

Les 250 autres millions iront à la formation de 15.000 demandeurs d'emplois supplémentaires, à l'accompagnement des entreprises, à l'aide à la formation en alternance dans les PME et à l'alignement du statut des apprentis sur les étudiants.

Une aide de 2.000 euros financée par l'Etat sera également versée aux entreprises qui embaucheront un chômeur de 45 ans et plus en contrat de professionnalisation.

Les contrats aidés sont avant tout destinés aux chômeurs de longue durée et aux personnes qui n'auraient aucune chance sans cela de retrouver un travail, a précisé le président.

"ARME ANTI-CRISE"

"Les contrats aidés, c'est utile dans une période comme celle que nous vivons mais pas suffisant pour recréer des perspectives", a-t-il dit. "C'est la formation qui doit être au coeur de nos efforts. C'est la meilleure arme anti-crise."

Il avait visité auparavant le Campus des métiers et de l'entreprise à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, qui accueille 1.600 jeunes en apprentissage dans 11 secteurs d'activité.

Nicolas Sarkozy, qui voudrait voir une baisse durable du chômage s'amorcer en 2011, avant l'élection présidentielle de 2012, a réaffirmé que son objectif était de porter le nombre de jeunes formés en alternance de 600.000 à un million.

Il a reconnu que tous les gouvernements, de droite comme de gauche, avaient depuis 30 ans tenu des "discours définitifs" sur l'emploi des jeunes sans empêcher que leur taux de chômage soit le double de celui du reste de la population.
"Il est temps de tirer les leçons de ce que j'appellerais un échec collectif", a-t-il ajouté.
Il a cité en exemple l'Allemagne où "deux tiers des jeunes sont formés en alternance", contre un tiers en France.
Il a rappelé que 500 millions d'euros du grand emprunt lancé en 2009 étaient destinés à financer des investissements dans ce domaine : 250 pour l'appareil de formation et 250 autres pour la créer 15.000 places supplémentaires ou pour l'hébergement.

Les sous-préfets et les acteurs de l'emploi se verront fixer des objectifs de résultats et les entreprises seront incitées à recruter par de nouvelles aides et un système de bonus-malus pour celles de plus de 250 salariés.

AIDES MULTIPLES
A ce jour, les entreprises de 250 salariés et plus sont soumises à une contribution supplémentaire à l'apprentissage de 0,1% de la masse salariale lorsqu'elles ont moins de 3% de jeunes en alternance dans leurs effectifs.
Ce quota sera porté à 4% et le taux de contribution sera modulé en fonction de l'effort de l'entreprise : il passera à 0,2% pour moins de 1% de jeunes en alternance (0,3% pour les entreprises de 2.000 salariés ou plus) et sera au contraire réduit à 0,05% pour celles qui auront 3% à 4% de ces jeunes.
Quant aux entreprises qui dépasseront la nouvelle norme légale de 4%, elles bénéficieront d'un bonus de 400 euros par contrat et par an, jusqu'au seuil de 6%. A terme, le respect du quota de 4% devrait permettre d'embaucher 135.000 jeunes en alternance de plus par an, estime le gouvernement.
Par ailleurs, les entreprises de moins de 250 salariés qui embauchent un jeune de moins de 26 ans en alternance de plus bénéficieront pendant six mois d'une exonération totale de charges sociales pour ce salarié, à partir de ce 1er mars.
Cette mesure devrait contribuer à augmenter de 25% le nombre de contrats en alternance dans ce type d'entreprises, estime le gouvernement, qui en attend 50.000 contrats en alternance supplémentaires en deux ans, selon un dossier de presse.
L'Etat veut mettre les régions à contribution dans le financement des Centres de formation en alternance : pour un euro mis par l'Etat, les régions devront mettre aussi un euro.

D'après www.capital.fr/carriere-management/actualites